Lettres à mon compagnon - 2 Mars

Sa réponse, d'un monastère en Syrie, 2 marsJe crois que les courriels que je t'ai envoyés auparavant étaient malheureusement trompeurs. Je suis désolé. Je me rappelle distinctement être étendu dans mon lit en Australie et passer tellement, tellement de nuits à tenter d'imaginer ce que ce serait d'être avec quelqu'un... de sentir des bras autour de moi et de sentir leur chaleur... C'est quelque chose que j'ai ressenti seulement une poignée de fois dans ma vie... Mais comme j'ai commencé à voyager plus, devenant éventuellement ce que je suis maintenant, cette sensation s'est atténuée. Il y a toujours des moments dans mes voyages en solitaires où je voudrais quelqu'un avec moi pour partager ce moment, mais en ce moment, je suis si bien sur la route, seul... C'est comme être en lune de miel avec la route.. Tout est nouveau et excitant et il n'y a pas de côté négatif (à part peut-être dormir sous la pluie, mais bon, ça arrive à tout le monde de temps à autres, non?)[...]Alors ce que je t'expliquais dans mes derniers courriels.... c'était mon ancien état d'esprit. C'est un peu comme si t'envoyer tout ça m'avait fait clarifier mes idées. Je me suis rendue compte que j'étais heureux, seul. Je ne dis pas que je ne serais pas plus heureux avec quelqu'un ... mais en ce moment, ma vie est.... sababa (hébreux pour dire "cool", "relax")Au monastère, je regardais un pigeon mâlecourir derrière un pigeon femelle... et j'ai eu une épiphanie: faire la cour n'est qu'un jeu. Pour y gagner, il faut y jouer.... Et je n'ai pas joué le jeu depuis très longtemps. Si j'ai eu des relations avec le sexe opposé depuis c'est uniquement parce que les femmes ont pris l'initiative... et ce n'est pas comme ça que le jeu se joue, normalement.Je suis toujours au monastère, sans Internet, et je réponds de mémoire à la dernière lettre que tu m'as écrite. J'étais surpris de voir combien tu me connaissais... et que tu saches si bien ce qui me traverse l'esprit. Je crois que toutes tes craintes sont parfaitement justifiées. Tu es une fille fantastique à laquelle rêver (tu es épatante, Anick, ne laisse pas mes mots te saper le moral) et bien sûr, je voudrais te rencontrer.... mais en ce moment... je ne veux rien forcer. Et comme ma petite sœur m'a cyniquement dit: "Ah, bien sûr tu retourneras vers la Grèce pour Anick!". Je ne retourne pas en arrière, c'est contre mes principes. Et dans ma tête maintenant c'est EST, EST, EST.Cette dernière phrase me fait passer pour un enfoiré... mais il faut tout remettre en contexte...En résumé, de ma chanson préférée, Somewhere in Between - Lifehouse:“I don’t want to run away from this, I know that I just don’t need this”Je veux me rendre à toi, comme tu te rends à moi... Mais ce n'est pas le bon moment... et je crois que c'est vraiment malencontreux... L'autre chanson que j'ai en tête continuellement c'est "Here with you" de Dido: “I cant breathe, until your resting here with me”.Je suis déchiré.. je fais peut-être l'erreur la plus monumentale de toute ma vie... J'ignore si je vais la regretter... j'ignore si c'est la "bonne" décision...Mais la route m'appelle... à l'est.. et je réponds...----Rapidement, ma réponse.... 2 mars égalementAlors, tu ne vas pas en Israel?Sois en Turquie quand j'y arriverai, on passera un peu de temps avec Daniel avant son départ. La situation est différente pour moi à présent également. Je voulais t'écrire un autre mail après le denier, mais je change d'avis à chaque instant...Ce voyage à pris une autre couleur... il est de moins en moins à ton sujet... Même si te rencontrer est important pour moi...J'ai besoin... que tu coupes mes cheveux... Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que tu es la personne qui doive le faire... Il y a des changements radicaux qui se passent en moi en ce moment.. quelquechose de spirituel? Quand je tente de le décrire, c'est très confus, mais je sais que si on en parlait tu me comprendrait...Bien sûr, mon coeur se met à pomper avec acharnement chaque fois que je reçois un message de ta part, mais c'est uniquement l'adrénaline qui me plonge dans et hors de cette situation si extrême pour moi. Je suis toujours à Edimbourg, je quitte demain et n'aurai pas de temps pour moi-même lors de mon séjour "sur la route".---Discussion en ligne... Viens couper mes cheveux... Pas de conclusion!----Trop peu de temps .... 4 marsJ'ai compris que tu ne reviendrais pas pour me voir.Je dois lâcher prise, et continuer...Je me sens très seule, toute seule, pas solitaire mais...Je suis également malade et épuisée... J'ai commencé à t'écrire un message lorsque j'étais à l'aéroport, mais ma batterie d'ordinateur portable m'a fait défaut. Je n'aurai pas le temps de t'écrire avant un bon moment. J'ai si peu dormi dernièrement.Tu me manques, mais ces choses-là ne se passeront pas mieux quand tu seras plus à l'Est.Tu te rappelles, je t'ai dit autrefois que je ne t'attendrais pas et que ça devait se passer maintenant?Tu dois partir, tu dois quitter, je ne peux être cet être égoïste qui te retient. Nous avons été si égoïstes... et ça change. Je suis intense.. je le serai toujours et je vais probablement changer d'idée dix fois d'ici là.J'ai hâte à notre rancart, en Inde...Voyage prudemment (sois en Inde en un morceau)Tienne, plus que je ne l'aies jamais cru possibleAnick-MarieP.S. Je t'écrirai quand je me sentirai mieux et aurai plus de temps. Il n'y a qu'une phrase qui soit prête, écrite sur mon coeur depuis un moment :"Si ce n'est pas toi, c'est nul autre"(Je parle de mes cheveux, bien sûr... je t'enverai des photos)---Sa réponse, douce, douce, douce... 7 marsdors. respire. relaxe.Retourne au rhythme du voyageurJ'ai jusqu'au 23 sur mon visa turc. Tout est possible.

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